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Guerre en Ukraine : le Brésil et l’Argentine refusent d’envoyer des armes à Kiev

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Le président Lula a refusé de fournir des munitions de chars demandées par l’Allemagne. Alberto Fernández, fidèle à la position de neutralité de l’Argentine, a également rappelé de son côté ne pas envisager de livraisons d’armes.

Certains pays d’Amérique latine sont attachés à leur neutralité. Selon le quotidien brésilien Folha de S. Paulo, le président brésilien nouvellement élu Lula da Silva a rejeté la demande du gouvernement allemand de fournir des munitions de chars Leopard-1 pour être transmises à l’Ukraine.

Alors que le chef de l’armée de terre brésilienne Julio Cesar Arruda vantait les intérêts économiques d’une telle livraison, le président brésilien s’est opposé à une telle opération, arguant «qu’il ne valait pas la peine de provoquer les Russes», détaille le journal Folha. Cette décision du nouveau chef d’État brésilien serait intervenue la veille du limogeage de Julio Cesar Arruda de son poste de commandement.

Dans un contexte politique intérieur difficile, deux semaines après les attaques contre des centres du pouvoir à Brasília de l’ex-président nationaliste Jair Bolsonaro, le gouvernement brésilien maintient une position de neutralité dans le conflit en Ukraine, même si le pays a condamné l’invasion russe à l’ONU. Toujours selon le quotidien brésilien, l’Allemagne avait déjà sondé officieusement le gouvernement brésilien de Jair Bolsonaro l’année passée pour obtenir des munitions pour le vieux char antiaérien Gepard envoyé à l’Ukraine, le Brésil exploitant toujours ce modèle.

Le Brésil est fortement dépendant des importations d’engrais russe pour son agro-industrie, et refuse depuis le premier jour de l’invasion russe d’adopter les sanctions occidentales envers Moscou. Le pays, avec son nouveau président, est fidèle à son non-alignement traditionnel. Et Lula rejoint ainsi son prédécesseur Jair Bolsonaro, malgré des positions politiques opposées, sur la conviction qu’il faut se montrer indulgent envers Vladimir Poutine.

L’Argentine sur la même ligne

Le président russe avait d’ailleurs félicité Lula lors de son élection en octobre, disant souhaiter une «coopération constructive dans tous les domaines». Et Lula s’était attiré les critiques en déclarant en décembre que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était «autant responsable» du conflit que Vladimir Poutine. Le Brésil n’est pas le seul à entretenir cette position vis-à-vis de la Russie. L’Argentine a aussi condamné l’invasion russe de l’Ukraine à l’ONU mais n’a pas non plus adopté de sanctions économiques contre Moscou.

Le président argentin, Alberto Fernández, a déclaré ce samedi dans une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz en visite à Buenos Aires, espérer la «fin le plus vite possible des hostilités» consécutives à «l’invasion de la Russie sur le territoire ukrainien». «La Russie doit comprendre les dommages qu’elle cause dans l’hémisphère sud», a-t-il ajouté, évoquant les répercussions de la guerre sur «le prix des aliments et la faim».

Pour autant, le président argentin a précisé que son pays ne livrerait pas d’armes à l’Ukraine. Il n’a pas souhaité commenter la décision récente de l’Allemagne de fournir des chars à l’Ukraine et a souligné que «l’Argentine et l’Amérique latine n’envisagent pas d’envoyer des armes à l’Ukraine ou à un autre lieu de conflit».

D’autres pays latino-américains se refusent aussi à livrer des armes à l’Ukraine, même si les États-Unis insistent pour récupérer le vieux matériel soviétique présent sur le continent, quitte à le remplacer par du neuf, selon les dires récents de la générale américaine Laura Richardson. Le quotidien Folha avance en effet que la Colombie aurait récemment refusé de livrer de vieux hélicoptères Mi-9 et Mi-17 de fabrication soviétique.

Source: Le Figaro

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